Quelles sont les étapes du deuil ?

Le deuil commence au moment où il y a une rupture du lien émotionnel avec l'être cher qui nous quitte. Nous passons alors tous par ces différents états naturels et indispensables pour notre reconstruction  :

L'état de choc.
Cet état est indispensable, il est une protection pour empêcher l'esprit de voler en éclat. A ce stade nous sommes comme anesthésiés émotionnellement. Nous pouvons nous décrire à ce niveau comme étant dans un état second, en dehors de la réalité du quotidien, nous laissant piloter par les évènements. Certaines personnes iront jusqu'à culpabiliser de ne pas verser de larmes, dès les premiers instants jusqu'à parfois même le jour des obsèques.

La phase de fuite
Les premiers temps du deuil sont comme portés par notre volonté naturelle de ne plus avoir mal. Nous sommes à ce stade dans une période intense d'agitation mentale dont le seul but est de court-circuiter la douleur. Cette période peut se traduire par une suractivité pendant des semaines voir des mois allant ainsi, assez naturellement, vers notre épuisement.
Dans un même temps durant ce moment nous aspirons à retrouver notre cher disparu, à nous accrocher à tout ce qui le fait exister, à tout ce qui permet de nous en souvenir. Nous nous désintéressons du monde extérieur puisque celui-ci n'évoque pas notre défunt..
Notre seul besoin est de faire vivre notre être cher, parler des circonstances de sa mort...

Cette période dure généralement, entre six et douze mois après son départ. Nous entrons alors ensuite dans une phase d'abattement.

Le temps de la déstructuration
La phase précédente, axée sur la recherche du défunt se termine. Nos repères tombent, notre environnement social semble avoir repris le court d'une vie normale. A ce moment là même, au plus profond de soi, on sait dorénavant que notre être cher ne reviendra plus jamais et la conscience de cette irréversibilité s'impose d'elle même en force. Cette période centrale du deuil est pour nous un véritable état dépressif pouvant se manifester par :
Une grande douleur morale
Des difficultés à fonctionner physiquement et à raisonner psychiquement
Une atteinte des fonctions de la vie (sommeil, appétit...)
Durant cette phase nous avons du mal à nous imaginer autrement qu'endeuillé. L'après deuil n'a ni sens ni existence pour nous.
Aussi douloureuse soit cette étape, celle-ci signale le bon déroulement du processus et du retour progressif à la vie nous amenant vers la quatrième et dernière étape du deuil

La phase de restructuration
C'est une phase qui démarre très sensiblement dès le début du travail du deuil pour devenir palpable au moment où la phase dépressive recule sans que nous en prenions immédiatement conscience. De nouveaux projets sont autorisés à émerger et nous retrouvons peu à peu notre vitalité. Nous nous autorisons à faire ou à penser à autre chose qu'à notre cher disparu sans le retour d'une culpabilité massive.
Nous actons à ce stade que notre défunt est à tout jamais dans notre cœur. L'inacceptable, l'impensable est accepté car il a été pansé par la traversée des phases précédentes et ces aléas.

On considère qu’un deuil est achevé lorsque nous ne souffrons plus des souvenirs douloureux du défunt, que nous retrouvons l’aptitude et l’énergie nécessaire pour mener à bien les tâches de la vie quotidienne, que nous recouvrons nos dispositions à fonctionner dans le présent avec plaisir ainsi que notre capacité à anticiper positivement le futur.